2002 : Jean-Jacques Goldman fait ce qui sera sa dernière tournée... Il entame un titre inspiré d'un documentaire vu au milieu de la nuit à la télévision et qui parle d'une femme blanche travaillant dans un dispensaire au Zaïre, une femme qui vient d'en accoucher une autre mais dont l'enfant ne respire pas. Pour tenter de le réanimer, elle le frappe, le secoue, l'attrape par les pieds, le gifle... Puis l'enfant finit par cligner des yeux, les ouvrir comme tout autre enfant venant au monde. On a presque l'impression que c'est un moment comme un autre pour cette femme. Goldman s'interroge alors sur ce qui a bien pu se passer pour cette héroïne du quotidien... juste après...
Cependant, ce titre n'est pas nouveau : il a été enregistré en 1993 et est sorti sur l'album Rouge, ce fameux album dont on entend régulièrement le titre éponyme à chaque début d'émission de Taratata puisqu'une partie guitare de ce titre en est le générique. Juste Après a également déjà été joué en concert, justement en diffusant d'abord les fameuses images de cette réanimation.
Tout amateur de Fredericks Goldman Jones connait très bien cette chanson... ses arrangements, son son, ses paroles... Quand on entend JJG chanter :
A-t-elle écrit une lettre ?
On sait très bien que derrière, c'est le gallois Michael Jones qui va poursuivre par :
Fini un bouquin peut-être ?
Et que l'américaine Carole Fredericks finira par :
Une cigarette ?
Bien sûr, en concert, les chansons sont souvent ré-arrangées : les sons ne sont plus les mêmes, les voix pas toujours placées de la même façons... Par exemple, Goldman s'est déjà amusé à donner à une chanson un style flamenco qui n'existait pas du tout sur la version studio (Peurs - tournée "Sur scène"). Souvent des intros sont complètement réinventées de sortes que le spectateur se demande pendant un long moment à quel moment il va pouvoir reconnaître la chanson qui suit...
Cependant, en 2002, lors de la tournée "Un tour ensemble", Carole Fredericks est décédée depuis un an et quand JJG et Michael Jones entament Juste Après, tout est parfaitement fidèle ou en tout cas très proche de la version studio. Aussi, arrive ce moment où Goldman s'interroge...
A-t-elle écrit une lettre ?
Michael Jones poursuit :
Fini un bouquin peut-être ?
A ce moment, le spectateur sait que c'est Carole qui doit intervenir mais que ce n'est pas possible puisqu'elle est décédée un an plus tôt... Il y a un petit côté perturbant... que va-t'il se passer ? Quand tout à coup, l'émotion opère pendant une minute !!!
J'ai vécu deux grands moment lors des concerts de Goldman : le premier lors de la tournée Rouge, lorsqu'au beau milieu de la chanson Il suffira d'un signe, apparaissent d'un seul coup les chœurs de l'ex-armée rouge et celui-ci. A chaque fois que j'écoute ces moments, j'ai presque encore systématiquement la chair de poule.