mercredi 13 mai 2020

Saison 2, jour 13 - M comme ...

J'ai grandit dans un charmant petit village bourguignon.

De mon année, nous n'étions que 6 en classe : 3 garçons, 3 filles... alors bien sûr mes meilleurs amis de l'époque étaient vite identifiés et en classe, nous étions une année sur 2 avec ceux de l'année d'avant et une année sur 2 avec ceux de l'année d'après. Les élèves de ces 3 années étaient donc ceux que je connaissais le mieux.

Les redoublements, les effectifs dispatchés dans les différentes classes au collège, les choix d'orientation de chacun au lycée puis pour les études et enfin les choix de vies professionnelles nous ont éloignés les uns des autres. Certains vivent encore dans ce village, d'autres, comme moi, habitent plus ou moins loin et n'y reviennent que de temps en temps.

Près de 30 ans après avoir perdu de vue certains d'entre eux, des amies ont utilisés les réseaux sociaux l'année dernière pour nous remettre en contact et organiser un déjeuner. J'étais un de ceux qui avaient fait le plus de chemin pour y venir... mais c'est uniquement parce que les copains de Tahiti et du Yukon n'étaient pas venus.

Nous nous retrouvons donc devant le restaurant et je revois avec plaisir un copain (le frère de Rachel : je ne le connais pas très bien car il n'a jamais été dans ma classe mais je crois me souvenir que c'est quelqu'un que j'appréciais à l'époque), 9 copines d'école primaire et 3 de leurs conjoints/compagnons. Bien entendu, on se demande ce qu'on devient, où on vit maintenant, etc. Habitant aujourd'hui à 2 heures de route, dans un village encore plus petit, j'essaie d'expliquer vaguement où je vis maintenant et Rachel me réponds "ah oui, je suis passée par là avec ma chorale pour aller à tel endroit"...

Je suis parfois quelqu'un d'un peu bizarre qui ne réagit pas comme les autres... J'aurais très bien pu répondre à Rachel : "une chorale ? ah bon ? dis m'en plus !!!"... Non : étonné qu'elle semble connaitre aussi vite l'endroit où j'habite, dans ma tête, j'essaie d'évaluer si oui ou non, elle a bien fait de passer par là pour aller à sa destination (et je pense d'ailleurs que c'était un bon choix). Mais je n'aurai pas le temps de lui poser de questions : comme on passe à table, je me retrouve en bout de table à ne pouvoir discuter qu'avec une seule ancienne connaissance : j'étais très content de pouvoir discuter avec elle mais j'aurais voulu discuter avec d'autres aussi.

N'ayant pas eu l'occasion de rediscuter avec Rachel, de retour chez moi, je regarde si je peux trouver quelques informations sur Internet. Rachel a l'air très discrète mais je retrouve quand même quelques traces d'engagements dans des projets musicaux avec des écoles... et effectivement, je trouve des vidéos de sa chorale : Momitcheta. Il s'agit d'un ensemble polyphonique féminin de chants bulgares et ça tombe bien, Momitcheta signifie justement "les jeunes filles" en bulgare.

Se lancer dans les chants bulgares, c'est un choix très original quand on vit en France avec une culture d'Europe de l'ouest... Des tas de questions me viennent, comme par exemple : comment fait-on le choix d'une telle aventure ? doit-on apprendre la langue ou doit-on tout apprendre phonétiquement ? Donc si j'avais été un peu plus perspicace, j'en aurais eu des questions à poser à Rachel... si je n'avais pas préféré vérifier son itinéraire... 

En attendant, Momitcheta propose des chants très inattendus pour le néophyte que je suis et le son de leurs voix est très agréable et a un côté relaxant.


Momitcheta - Poustono Loudo

Vidéos extraites d'une émission de France 3
Présentation de Momitcheta
Rachel et sa soeur Ruth

1 commentaire:

  1. Ces voix de femmes sont très touchantes, profondes, les chants donnent envie d'en écouter encore… Merci, Cispé'o, c'est … un itinéraire! … doux au cœur.

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