dimanche 7 juin 2020

Saison 3, jour 7 - G comme ...

Il y a des jours où il est très difficile de choisir un bon titre qui corresponde à la lettre du jour parce qu'il y a très peu de choix et que les titres ne sont pas toujours très bon... Aujourd'hui, c'est un jour où le choix n'est pas énorme mais de très haute qualité : Georgia on my mind (Ray Charles), Genève (William Sheller), Grimaud (Laurent Voulzy), Guayaquil City (Mano Negra), et ...

Göttingen est une ville de Basse-Saxe en Allemagne, de 116 000 habitants (2013) dont 32 000 étudiants. Son université est l'une des plus célèbres d'Allemagne et 42 prix Nobel y ont enseigné ou étudié.

L'université possède deux jardins botaniques : peut-être est-ce dans un de ces jardins qu'on trouve les "roses de Göttingen" dont Patricia Kaas nous parle dans sa chanson D'Allemagne ? Mais peu importe... vous vous doutez bien que ce n'est pas Patricia Kaas que Ziclog va vous proposer aujourd'hui.

L'artiste du jour, Monique Andrée Serf, est née en 1930 à Paris de parents juifs. Subissant de nombreux déménagements dans sa jeunesse, les déplacements et les séparations s'intensifient pendant la seconde guerre mondiale. Sa jeunesse fut également marquée par le comportement incestueux de son père, faits sur lesquels elle sera revenue sans jamais dire les mots "viol" ou "inceste".

Monique part à Bruxelles pour réaliser son rêve d'être "pianiste chantante" mais rien ne se passe comme elle le souhaite. Elle tombe sur une communauté d'artistes à Charleroi qui l'aident à se produire dans des cabarets sous le nom de Barbara Brodi. A son retour à Paris au début des années 50, elle continue les cabarets en se faisant petit à petit un nom, nom qui ne sera plus que Barbara lors de son premier passage à la télé en 1958.



En 1964, elle répond sans enthousiasme à l'invitation de Hans-Günther Klein, directeur d'un théâtre de Göttingen. Alors qu'elle avait insisté pour avoir un piano à queue, elle refuse de chanter quand elle voit sur scène un piano droit. Malgré toutes les tentatives de Hans-Günther Klein, ce sont les étudiants qui réussissent à trouver un piano à queue prêté par une vieille dame : le concert peut finalement avoir lieu. Malgré les 2 heures de retard et sa réaction initiale, le public l'acclame chaleureusement. Agréablement surprise, Barbara prolonge son séjour d'une semaine. Le dernier soir, elle lit et chante les paroles d'une chanson qu'elle a écrite dans les jardins du théâtre.

Barbara dit : "J'ai terminé cette chanson à Paris. Je dois donc cette chanson à l'insistance têtue de Gunther Klein, à dix étudiants, à une vieille dame compatissante, à la blondeur des petits enfants de Göttingen, à un profond désir de réconciliation, mais non d'oubli."

Cette chanson est un hymne à la réconciliation, à l'amitié franco-allemande, et milite plus généralement pour la paix.

Barbara reçoit en 1988 la médaille d'honneur de la ville de Göttingen et la ville inaugurera en 2002, 5 ans après sa mort, une rue à son nom : Barbarastraße (de l'allemand straße : rue).

Barbara - Göttingen

N'hésitez pas à découvrir ce passage de la talentueuse Pomme dans Taratata, interprétant un extrait de Göttingen.

1 commentaire:

  1. Hymne à la solidarité … tellement d'actualité! Serons nous assez "debouts" pour que change notre monde ? Confiance…

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