lundi 17 août 2020

Chanson de l'été, jour 6 - une fois : naïf, deux fois : imbécile

Aujourd'hui, je vous propose un titre ivoirien de 1999 qui devint célèbre en France trois ans plus tard et qui va encore vous enjailler en ce jour...

Ce titre raconte l'histoire d'un homme (un gars) qui a une relation avec une fille (une go) vénale qui s'appelle Antou. Ils étaient ensemble quand il pouvait encore l'inviter à la Rue Princesse ou aux Mille Maquis mais n'ayant plus d'argent, elle l'a quitté.

Rue Princesse : ancienne rue de Yopougon (commune populaire d'Abidjan-nord) où on pouvait trouver de nombreux maquis (restaurants où vous pourrez manger de l'attiéké, des alokos, du poisson, du poulet braisé, ...), bars, discothèques. La concurrence d'autres zones se développant est dure pour la rue Princesse dont l'ambiance devient mauvaise. La rue sera rasée par les bulldozers en 2011.

Les Mille maquis : rue de Marcory (commune d'Abidjan-sud) concurrente de la rue Princesse.

Heureusement pour lui, le gars sait un peu chanter et le succès aidant, on commence à le voir à la télévision.

Antou voyant ça se dit qu'elle va pouvoir en profiter : comme elle revient frapper à la porte de son ex, le gars ne gobe pas ses mensonges. Il lui demande ce qu'elle veut manger et elle répond du poulet braisé. Il lui explique qu'un poulet ne lui suffira pas, vue sa faim, il lui faudrait plutôt du caïman braisé ou du kedjenou d'éléphant (ragoût africain de viande de brousse ou de poulet). Il lui propose aussi de manger des alokos (banane plantain frite) : non pas juste une banane avec une fourchette mais toute une plantation avec un rateau !

La morale de cette histoire ? c'est le refrain qui dit en quelques sortes : tu te fais avoir une première fois, tu es naïf... tu te fais avoir deux fois, tu es un imbécile !

Par extension, on pourrait dire... qu'on ne peut pas tromper une fois mille personnes... euh, si... on peut tromper une fois mille personnes mais on peut pas tromper mille fois une personnes... euh...


Alokos servis avec du poisson braisé

En ce qui concerne les alokos, c'est simple : vous prenez vos bananes plantains bien mûres (si la peau est complètement noire, c'est un peu trop mûr). Vous enlevez la peau et vous les couper en deux dans le sens de la longueur puis vous les coupez en sections d'environ 3 à 5 centimètres. Salez les puis faites les cuire comme des frites. Dernière étape : régalez vous (et n'en proposez pas aux enfants qui n'aiment que les pâtes et le riz, ce serait gaché)

Dans les paroles, vous entendrez :

L'argent est fini Antou a changé de côté
Wari ban nan, elle a changé de copain

Wari ban nan veut dire "L'argent fini/dépensé" en dioula (prononcé djoula, éthnie du nord de la Côte d'Ivoire) ou en bambara (éthnie de l'ouest)

En attendant, rappelez-vous que Premier gaou n'est pas gaou, c'est deuxième gaou qui est niata !

C'est par une belle après-midi ensoleillée sur le parking de Carrefour - Aix-les-Milles que j'ai découvert cette chanson : aujourd'hui, Ziclog vous propose Magic System avec 1er gaou.


Magic System - 1er gaou

1 commentaire:

  1. ah! les alokos de Nina ! et sa petite sauce piment ... et pas moyen de les réussir aussi bien qu'elle ! merci ...

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